Le projet de parc éolien offshore en baie de Saint-Brieuc est à l'étude depuis sept ans déjà. 62 éoliennes qui fourniraient de l'électricité pour 835.000 habitants. Mais cela n'est pas du goût de tout le monde, les opposants utilisent tous les moyens pour le faire annuler.
Ses cheveux ont légèrement blanchis, et il porte désormais des lunettes… Sept ans ont passé depuis les premières présentations à la presse des grandes lignes d’un parc éolien en baie de Saint Brieuc. Pourtant Emmanuel Rollin, directeur du projet depuis ses origines, conserve la même détermination et la même foi. "En avril, ce sera notre septième année, c’est une longue histoire," précise-t-il.
Depuis qu’Ailes Marines a été désigné à l’issue de l’appel d’offres de l’Etat en 2012 pour installer ce parc, les technologies comme les contraintes financières ont évolué.
Mise en service totale pour 2023
Désormais, le projet, ce sont 62 éoliennes capables de produire l’énergie nécessaire à 835 000 habitants. Avec une construction envisagée en 2021 et une mise en service totale en 2023.Si le projet a pris du retard, c’est notamment du fait des recours administratifs des opposants. Six dossiers restent encore entre les mains de la justice, que ce soit de la cour administrative d’appel de Nantes ou du Conseil d’Etat. "Nous devrions y voir plus clair cette année."
Il y a eu aussi cette phase de renégociation des tarifs imposés par le gouvernement début 2018, avec la crainte réelle que le projet n’échoue totalement.
Le Président de la République à Saint Brieuc en juin 2018
Mais finalement, c’est le président de la République lui-même qui vient en baie de Saint Brieuc au mois de juin dernier pour confirmer que les négociations avec les opérateurs de ces projets éoliens marins avaient bien abouti. "L’État demandait une baisse des tarifs de 25 à 30%. Cela a pu être possible grâce à des meilleures conditions de financement, et des économies rendues possibles grâce au retour d’expérience de notre parc allemand. Mais il a fallu se serrer la ceinture."
Emmanuel Rollin, directeur du projet du parc éolien baie de Saint-Brieuc
Concernant le plan industriel, la prochaine étape, c’est le dépôt courant février du permis de construire des usines Siemens-Gamesa au Havre, les sites qui produiront les nacelles et les pales des éoliennes. La construction devrait débuter en 2020, pour une production effective en 2021. À la clé sur place, Emmanuel Rollin évoque 750 emplois.
Dans les prochaines semaines, c’est le fournisseur des fondations qui devraient être désigné. Trois candidats sont en lice pour mener cette activité industrielle sur le port de Brest, en assurant une chaîne d’approvisionnement locale et 250 emplois.
Controverse sur le choix du port de maintenance
Reste la question du port de maintenance du parc éolien. Si le choix de Saint Quay Portrieux a bien été confirmé, il est loin de faire l’unanimité, notamment du côté des pêcheurs professionnels. "Nous sommes conscients qu’il y a encore beaucoup de travail de concertation." L’occasion aussi pour les portes paroles d’Ailes Marines d’insister sur la mise en place d’un comité de gestion et de suivi environnemental, à la tête de plusieurs études scientifiques sur l’état de la ressource halieutique, la qualité des eaux, l’impact sur la faune… et sur leur volonté de s’implanter durablement dans le territoire en participant à des événements locaux divers. "Nous avons une concession sur 40 ans, nous voulons favoriser notre ancrage."